Lors de ses voeux à la presse pour l’année 2005, le président Chirac a longuement abordé l’inquiétante disparition de Florence Aubenas, journaliste à Libération, reconnue pour son sérieux et sa rigueur.
"S’il y avait moins de journalistes sur place, il y aurait moins de risques. On expose la vie des gens. Ce n’est pas raisonnable", a t’il déclaré. "Cela a un coût global très important pour la nation", a-t-il ajouté.
Ces propos, tenus devant les principaux patrons de groupes de presse, constituent une ingérence étatique, qui vise à mettre la pression sur les journalistes pour les empêcher d’exécuter un travail précieux.
Tout au long de l’histoire contemporaine, certains journalistes, malgré les contraintes éditoriales imposés par leurs patrons, ont contribué à exposer à la face du monde les crimes des impérialismes et des forces réactionnaires. Ils l’ont souvent fait au péril de leur vie, dans des situations difficiles.
Ainsi ce journaliste de l’AFP, qui raconte son périple dans Falluja en ruine ; et dont le récit fait écho, trois décennies plus tard, aux images de destruction au Vietnam, qui ont été un des déclics à la mobilisation anti-guerre à cette époque.
La présence de journalistes en Irak, en Tchétchénie, et dans toutes les zones de conflits, constitue une limite à la liberté d’action des armées d’occupation, des gangs, et des forces de réaction. Les pressions du chef de l’Etat, si elles étaient satisfaites, conduiraient à laisser les populations d’Irak seules, face à ces criminels.
Nous condamnons fermement les propos de Jacques Chirac, et nous tenons du côté des journalistes, de la liberté de la presse et du droit à l’information.
Nous affirmons dans le même temps notre inquiétude quant à la disparition de Florence Aubenas, et nous joignons au rassemblement organisé en sa faveur, le mercredi 26 janvier, à 11h30, place de la République à Paris.
site de soutien http://www.pourflorenceethussein.org/