Des membres des services de renseignement militaires néerlandais ont, en novembre 2003, torturé des dizaines de détenus irakiens à As-Samawah, dans le sud du pays.
Les informations révélées, vendredi 17 novembre par le quotidien De Volkskrant d’Amsterdam, ont été en partie confirmées par le ministère de la défense.
De l’été 2003 au printemps 2005, quelque 1 200 soldats néerlandais ont été déployés dans la province d’Al-Muthanna, sous l’autorité de l’armée britannique. Des officiers, dont la mission précisait qu’ils devaient "converser" avec des suspects, auraient utilisé des techniques assimilées à des actes de torture : prisonniers aspergés d’eau, soumis à des bruits très aigus, contraints de porter des lunettes opaques avant d’être exposés à des lumières vives, etc. Les renseignements obtenus auraient ensuite été transmis aux Britanniques.
Le chef du bataillon, Luuk Kroon, apparemment au courant des faits, n’aurait pas informé le ministre de la défense, Henk Kamp. Aujourd’hui à la retraite, M. Kroon affirme ne plus se souvenir de rien.
Le représentant d’un syndicat militaire a déclaré que son organisation avait eu connaissance de ces pratiques et informé le ministre de la défense.
Jean-Pierre Stroobants
Le Monde du 19.11.06.