Le monde est entré dans un nouveau cycle de guerres. Aux conflits inter-impérialistes venaient s’ajouter une guerre d’un nouveau genre, entre une puissance unipolaire, les Etats-Unis d’Amérique, et un réseau diffus
d’organisations et d’états, souvent liés à l’Islam politique, une guerre qui apparaît de plus en plus comme une opération de police intérieure dans un monde unifié par le capital. Les militants qui sont à l’initiative de Solidarité Irak ont pris part au mouvement contre la guerre. Manifestations, grèves lycéennes, occupations des bâtiments des pays belligérants ou des groupes d’armement, blocages de trains d’armements... tous les moyens ont été mis employés, à notre échelle, non seulement pour protester, mais aussi pour retarder, bloquer l’effort de guerre.
Il n’était pas question, pour nous, de nous opposer aux Etats-Unis d’Amérique en épousant la cause de ses adversaires, en apportant notre soutien à l’état Afghan ou Irakien, aux islamistes ou aux nationalistes. Notre slogan a toujours été « Ni guerres, ni frontières ». Nous avons toujours pris soin, dans toutes nos actions et publications, de nous situer dans le troisième camp, celui de la population civile, celui de la lutte sociale et féministe.
Mais cette position avait quelque chose d’abstrait. Affirmer qu’on soutient les luttes sociales et féministes, qu’on soutient la population civile, lorsqu’on ignore à peu près tout de la réalité de celles-ci, est une position confortable intellectuellement, mais rien de plus - même si elle nous a valu l’antipathie de certains « anti-impérialistes » qui sont prêt à n’importe quelle compromission, dès lors qu’il s’agit de s’opposer aux Etats-Unis d’Amérique. Pour donner une réalité concrète, physique, à cette position, il fallait s’investir aux côté de celles et ceux qui luttent là-bas, aux côtés des travailleurs et des travailleuses du Moyen-Orient, à la fois contre l’occupation militaire et les forces réactionnaires.
Avec la rencontre des militantes et militants de l’Organisation pour la libération des femmes, de l’Union des chômeurs, des Conseils ouvriers et syndicats, du Parti communiste des travailleurs et des organisations apparentées, tout cela n’avait plus rien d’abstrait. Entretenir des liens avec ces femmes et ces hommes, traduire et diffuser des informations sur les luttes sociales et féministes en Irak et au Moyen-Orient, organiser des campagnes de soutien matériel et financier devient une chose possible.
C’est l’objectif que nous nous sommes fixés en fondant Solidarité Irak. C’est à cet objectif que nous vous invitons à participer, en apportant votre soutien matériel, en participant à nos activités, en fondant dans votre ville un comité Solidarité Irak.