L’année dernière, Mossoul, la deuxième plus grande ville d’Irak est tombée aux mains de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (Daesh).
Ce fut quelque chose d’inimaginable. Une tragédie (toujours en cours) commença pour les irakiennes qu’il est difficile de vraiment saisir. Aujourd’hui, Ramadi, une autre grande ville, est devenue un champ de bataille. Environ 6 millions de personnes ont été déplacées par le conflit, la plupart d’entre elles étant des femmes avec des enfants. La plupart de ces réfugiés n’ont pas de protection ou de ressources pour survivre, et quelque fois, ne sont pas autorisées à franchir les points de contrôle vers des villes plus sûres.
Daesh a imposé des limites draconiennes aux libertés des femmes pour conduire, parler ou être vues en public. La mise en esclavage par Daesh des femmes turkmènes Yezidis et Chiites, comme celles d’autres minorités, continue. Des centaines de femmes ont réussi à s’échapper de cette torture et de cet esclavage mais elles retournent vers une société qui ne les reconnait, elles et leur souffrances, que très peu.
Nous avons étendu nos opérations de mise à l’abris de femmes fuyant Daesh avec deux lieux sûr à Kerbala et nous sommes sur le point de mettre en place un nouvel abri dans la ville kurde de Zakho pour les femmes Yezidis fuyant l’esclavage. Nos trois maisons à Bagdad continuent de sauver des femmes des violences domestiques et du trafic d’être humain.
Après une décennie, le projet de diviser la population irakienne en groupes ethniques et religieux sectaires a conduit à la violence dans toutes les régions du pays, faisant de 6 millions de civils des otages dans des camps, ou coincés aux frontières ou aux points de contrôle. Les femmes, qui forment la majorités des personnes déplacées, sont vulnérables à tout type d’abus ou d’exploitation.
L’Organisation pour la Libération des Femmes d’Irak (OWFI) continue de se battre pour le bien-être des irakiennes dans l’une des situations la plus difficile au monde. Nous remercions tous les amis qui ont nous soutiennent et nous croyons dans notre lutte pour la liberté et l’égalité. Nous remercions le ministre des affaires étrangères des Pays bas, la commission européenne, Hivos, Madre, la fondation Thaler, le fond global pour les femmes, le font V-Day et Kvinna til Kvinna pour leur soutien.
Yanar Mohammed, présidente de l’OWFI